Depuis que j’ai atteint 50 ans, je suis souvent victime de grossophobie et vieillophobie. Je trouve cela terriblement vexant et humiliant. D’autant plus que certaines personnes, souvent de jeunes hommes, accompagnent l’expression du visage à la parole : avec une grimace de dégout. On a aussi la jeune femme de 40 ans qui pense qu’elle n’arrivera jamais à ce stade. Pour le poids peut être, pour l’âge, c’est moins sûr..
Je suis allée voir le spectacle de Michèle Bernier, qui évoque également ce sujet. En écoutant son sketch, je me suis demandée si c’était moins vexant pour elle qui est célèbre ou si c’était pareil que pour moi..
Pour l’âge, je ne peux rien faire mais pour le poids j’ai décidé cet été de retrouver mes 66 kg. A moindre coût, donc je ne bénéficie pas d’aide extérieure.
Mon poids de départ
Mon poids de départ est 80,3kg quand je me suis pesée le 06 août, mais je pense que je suis partie de plus haut. En effet, je n’ai pas réussi à me peser pendant des mois durant cette dernière année. J’ai juste constaté que mes vêtements étaient de plus en plus justes et cela me désespérait. Je ne reconnaissais plus mon reflet dans le miroir.
Que manger ?
J’ai décidé de manger en pyramide : copieusement le matin, bien le midi et léger le soir. Le fait d’avoir arrêté l’alcool a stoppé mes envies de grignotage à 90%.
Le matin : flocons d’avoine bio avec lait de soja, amandes (je suis intolérante au lait de vache) et fruits secs (raisin, cranberries..).
Le midi : salade copieuse ou carpaccio/salade.
Le soir : légumes cuits ou crus avec un peu de viande ou poisson.
De temps en temps : un peu de pain, 1 dessert par semaine.
Boissons : eau plate, pétillante, tisane.
C’est un exemple mais je pense que le principe de manger en pyramide prévaut. J’évite au maximum les plats industriels, les aliments transformés sans complètement les éliminer car je veux conserver une vie normale. Je privilégie le bio quand ça n’est pas hors de prix.
J’ai une dernière addiction aux sucrettes que je n’arrive pas encore arrêter.
Poids et ménopause
J’ai fait des recherches sur poids et ménopause : j’ai trouvé peu de choses. J’ai également interrogé ma gynécologue. Sa réponse : une étape normale de la vie durant laquelle on doit manger moins et faire plus de sport. Mais rien sur la peau qui se détend, l’impression permanente de faire des réserves pour l’hiver au niveau abdominal..
Mes addictions
Nous sommes une société d’addictions. Addiction à l’alcool, au sucre, au gras, au sport, au travail, au sexe, au shopping, aux médicaments, au tabac.. Tout ce dont on ne peut se passer pour calmer l’angoisse ou le stress dont nous sommes victimes. Personnellement, c’était l’alcool, le gras et le sucre. Je prenais ces substances pour ne plus ressentir mes émotions, comme le stress, le soir, après le travail. Donc quand je faisais une diète protéinée ou du sport, je ne perdais pas de poids car j’avais toujours mes 3 addictions.
Le lobby des industries
Oui, nous sommes victimes des industries qui veulent vendre toujours plus. Le sucre qui est hautement addictif comme le gras, l’alcool qui sert d’anxiolytique. Et chaque jour, nous y revenons avec des quantités consommées toujours plus importantes. Les packaging sont élaborés, les publicités sont partout, attrayantes, nous sommes cernés : dans les supermarchés et dans les restaurants. Il y a également une forte pression sociale vis à vis de l’alcool (t’es pas drôle quand tu bois pas..). Difficile d’y échapper. L’alcool et le sucre m’ont énormément fait prendre de poids.
Je suis une victime
Ce que je décris plus loin n’est qu’un exemple personnel. Ce qui peut vous être utile c’est peut être le principe adapté au type d’addictions de chacun et son état de santé. L’alcool a constitué pour moi un anxiolytique mais également un anti dépresseur tout au long de ces dernières années. Enfance absolument pourrie, harcèlement moral d’un supérieur hiérarchique pendant plusieurs années, cocktail parfait pour assurer mes petites addictions. J’ai longtemps eu honte de ma faiblesse, je sais aujourd’hui que j’étais une victime.
Le yoyo et mon métabolisme
J’ai enchainé les régimes depuis l’âge de 20 ans, je faisais attention 1 semaine, et hop, 3 petits kilos perdus. En réalité, je me suis bousillée le métabolisme tout au long de ces 30 dernières années avec une importante prise de poids. Je le sais et j’ai dû l’admettre avant d’arrêter mes addictions. Je sais aussi que ça va être très long de par cette raison.
1ère semaine : 06 août 2019
J’ai recommencé à faire du sport, pas trop intensément. Pourquoi ? Je savais que si je m’imposais un programme trop long dès le début, je ne tiendrai pas. Trente minutes par jour, c’est ce que j’arrive à faire, les meilleurs jours, 45 mn.. Je ne me suis pas pesée au début non plus. J’ai eu peur d’être découragée de commencer avec tant de kilos en trop. J’ai attendu d’être plus à l’aise dans mes vêtements. C’est assez rapide au début quand on arrête toutes ses addictions alimentaires et l’alcool. J’ai conservé un peu de sucre naturel le matin (raisins secs bio) car je sais que je vais éliminer dans la journée. J’ai complètement arrêté l’alcool depuis le 06 août 2019.
6ème semaine
3,300 kilos perdus. Avec des périodes de stagnation. Durant la première semaine, ce à quoi je ne m’attendais pas est que j’ai ressenti plus durement le manque de sucre que l’arrêt de l’alcool. Les premiers kilos sont la période la plus difficile car j’ai subi tant d’échecs de débuts de régime où je ne tiens pas dans le temps.. Je perdais 2,5 kg que je reprenais aussi vite, voire plus. L’étape prochaine pour mon poids va être cruciale : tenir dans le temps. Je me sens un peu plus à l’aise dans mes vêtements mais j’ai toujours un gros problème avec mon image physique.
7ème semaine
J’ai stagné plusieurs jours à 77 kilos. L’angoisse car à chaque fois que j’ai abandonné et repris j’avais perdu 2/3 kilos. Mais non, finalement, j’ai perdu un kilo supplémentaire dans le Week end. Toujours pas d’alcool que j’ai arrêté pour la vie et pas de manque. Par contre, je ressens toujours durement le manque de sucre industriel. Quelle addiction ! C’est la semaine de mon anniversaire. Un petit dessert autorisé hier soir et un autre petit ce soir, ce sera mes seuls écarts. Je me sens plus à l’aise dans certains vêtements. J’ai donné mes vêtements les plus grands pour avoir une sensation de non retour possible sur mon poids.
10ème semaine
Je suis à 75 kilos. Je voudrais peser à terme 66 kilos, année de ma naissance. 9 kg encore à perdre, c’est aussi l’équivalent d’un pack d’eau de bouteilles de 1,5kg, toujours très lourd pour moi. Pas de découragement car c’est un changement définitif, donc je n’ai pas la pression du timing. Je vois de nouveau mes omoplates dans le miroir, ce qui n’était plus le cas depuis longtemps. J’ai perdu du visage et des bras.
13ème semaine
Je stagne à 74,4kg depuis 2 semaines maintenant. J’attends patiemment car je ne reprends pas.
18 avril 2022
Deux ans et demi ont passé depuis l’écriture de cet article. Aujourd’hui, je pèse aux alentours de 63 kilos. Je mange sans stress, je ne me pèse plus ou très rarement, mes vêtements sont mes repères. Je fais du 38 en pantalon et du 38/40 en chemisier. Mon objectif est atteint. Je ne ferai guère moins car je me sens bien avec ce poids de forme.