« Non » est une phrase entière : savoir fixer ses limites, voilà une compétence très utile dans la vie mais pas naturelle pour tout le monde. Parfois, il est nécessaire d’apprendre à le faire lors de notre vie adulte..
Parfois en tant qu’enfant, nous avons été élevées en étant sollicitées par nos parents à aider indéfiniment avec interdiction de refuser. C’était dans certaines familles une des lois de la « bonne éducation » des années 1970. Donc nous sommes arrivées à l’âge adulte avec ce comportement tant au niveau professionnel et que personnel. Les années passant, nous nous retrouvons à cavaler de tous bords en essayant de faire plaisir à tout le monde (qui trouve cela très normal, puisque c’est notre système de fonctionnement de base) : il est encore temps de savoir fixer ses limites !
Je distingue 3 types de dépassement de limites. Les limites directes, les limites indirectes et les limites par rapport à soi-même.
Les limites directes
Si une ami(e) arrive systématiquement en retard à votre rendez vous pour dîner et vous décidez que votre tolérance est dépassée. Vous lui signalez en lui disant » La prochaine fois que tu arrives en retard et que tu me fais attendre 1 heure, je serai partie ». Le positionnement est clair, sans animosité et factuel.
Alors là, sur le papier, rien de plus facile mais dans la réalité, il en va tout autrement car des enjeux intimes sont souvent à l’œuvre et nous pouvons avoir peur de perdre la relation en question. Surtout si ce dépassement de limites met en jeux des parents, des enfants, les limites de la part des enfants seront plus difficilement posées. D’autant plus que quand il s’agit d’un parent, cette personne est sensée nous ménager en tant qu’enfant. Malgré tout, je crois intimement qu’on perd rarement une relation, même très proche en fixant ses propres limites. Sur ce genre de positionnement on ne perd rien sauf si c’est un prétexte pour la personne concernée à « faire une pause » dans la relation. Il en est de même dans une relation de couple, il est indispensable de poser ses conditions diplomatiquement.
Les limites indirectes
Ces limites sont plus par rapport à ce qui nous impacte indirectement. Voici un exemple précis : un grosse pression de votre entreprise dans votre travail. C’est parfois votre N+1 qui endosse le rôle mais n’est-ce pas une pression indirecte de « plus haut »? Je ne me vois pas aller voir mon PDG pour lui dire « là, monsieur X, mes limites sont dépassées ». Mais malgré tout, elles le sont, n’est-ce pas? Donc je ne vais pas attendre que quelqu’un ou qu’une société le fasse pour moi. Donc, je vais le faire moi-même, je vais poser mes propres limites. C’est, par exemple, décider de suspendre la lecture de ses mails pro pendant les vacances. C’est aussi couper son téléphone pro pendant le Week-end. Et surtout, essayer de prendre du recul car s’il s’agit de notre bien être. Le stress chronique est nocif sur la santé !
Les limites par rapport à soi-même
Les non-limites par rapport à moi-même, c’est la « bonne éducation » de mes parents que je m’impose. Une fois adulte, c’est ce que je m’impose à moi-même pour avoir une bonne opinion de…moi-même. C’est peut-être le plus compliqué car l’ennemi est invisible. Il n’y a pas d’âge limite. C’est plus en rapport avec un ressenti individuel : « ai-je l’impression d’être l’esclave de moi-même ? », « est-ce que je prends des temps de pauses personnelles sans culpabiliser ? »
En conclusion..
Voici trois schémas vis à vis desquels poser ses limites, tout ne va pas se passer en une seule fois. Petit à petit, il y aura peut être en premier lieu une prise de conscience qui peut prendre plusieurs mois, en deuxième : le positionnement ferme.
Héraclite disait » Une seule chose est constante, permanente, c’est le changement »